Pascaline MESNAGE à l’Hôtel de Bourbon

Nouvelle République – Mai 2003

Olivier CLAVAUD : Peintre d’ombre et de lumière

Publicitaire le jour, Olivier CLAVAUD se réfugie dans son atelier, la nuit. Sa dernière réalisation, une série de tableaux abstraits sertis d’or, occupe en ce moment les murs de l’hôtel de Bourbon, à Bourges.

Pendant longtemps, il n’a peint que des visages, des personnages mis en scène. Et puis l’abstrait est devenu une évidence. Depuis trois ans, Olivier CLAVAUD ne fait plus que ça. « C’est une façon de peindre plus dépouillée qui permet plus de libertés ». Mais aussi de recherches. C’est finalement ce qui motive le plus cet artiste amateur, publicitaire pendant la journée : « Je me documente énormément avant de réaliser une œuvre, je lis pas mal de bouquins, je traîne dans les librairies ». Olivier se passionne pour les icônes religieuses et la peinture bouddhique. Après une école d’art plastique à Tours, il a fait don de son sens artistique à une agence publicitaire à Bourges. Sans jamais mettre en veille la pratique de la peinture. Installé à Osmery, son atelier croule sous ses toiles et quelques sculptures : « Je peins surtout la nuit, ou au petit matin », avoue t-il.

En jeans et chemise de coton, logé dans un fauteuil cossu du « Bourbon » son look de rêveur dépareille dans ce décor feutré. C’est pourtant ici que logent ses dernières œuvres. Le directeur de l’hôtel-restaurant n’a pas eu de mal à convaincre Olivier de travailler pour lui : « C’est ce qui m’intéresse le plus, exposer dans des endroits qui n’ont pas cette vocation première ».

« L’or réveille… »

Eglises, banques ou cités : les lieux communs l’inspirent. Exposer sur les murs de l’ancienne abbaye Saint-Ambroix, reconvertie en salle de restaurant, ne l’a pas effrayé. Bien au contraire. « Je suis venu une première fois pour observer ». Etape indispensable. Ce lieu magique lui a naturellement inspiré un chemin de croix : « c’était évident ».

Rouge et ocre, la trentaine de tableaux abstraits qu’il a imaginés sont habillés de feuilles d’or. « C’est un procédé qui est de plus en plus utilisé, l’or permet de réveiller les toiles ». Un côté magique qui n’est pas passé inaperçu. Le propriétaire de l’hôtel de Bourbon est tombé sous le charme. A tel point qu’il ambitionne de les acquérir.

Ce n’est pas Olivier qui lui mettra la corde au cou : « Le côté commercial du travail de peintre, c’est ce que je maîtrise le moins ». Très mauvais VRP, ce peintre de l’ombre campe là où il se sent le mieux. Dans son imaginaire.

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