Une performance à la galerie Pictura de Bourges et la rencontre entre l’écriture de Stéphane Branger, la musique de Jean-Paul Brédif et la peinture d’Olivier Clavaud.

LA DOUBLE VIE
D’UN JOURNAL NOMADE

Parcourir la surface de la Terre
Dans une globalisation immédiate
Comme si chaque fait d’actualité
Pouvait se retrouver retranscrit
Mais de quel côté du Monde

Car tout cela nous laisse
Un goût bien improbable
Pour retrouver les restes
De la Tour de Babel
Sur les pages usagées d’un journal

Les mots les nombres les langues
Nous infligent une séparation
Que seule l’image semble
Pouvoir effacer dans un ultime
Partage de l’empreinte humaine

Et chaque jour vient apporter son lot
De messages cachés au milieu
D’une actualité bien souvent
Plus terrifiante d’un continent
A l’autre comme si cela devait être

Il y a de quoi se perdre
Lorsqu’on se retrouve au seuil de l’oubli
Mais c’est déjà demain
Et les titres ne sont déjà plus les mêmes
Le quotidien avale nos existences

Bien sûr l’oubli devient parfois l’Histoire
Mais au prix de combien de sang
L’objet trouve alors une autre signification
Aux besoins de la vie matérielle
De la nécessité première à la libre pensée

Certaines pensées voyagent d’ailleurs
De mains en mains et pas seulement
Le vent nous lave de nos certitudes
De la Une jusqu’à la dernière page
A savoir le prix de la beauté cachée

Stéphane Branger