Marie-José Ballista et le Café Saint-Pierre
Berry Républicain – Avril 2004
Olivier CLAVAUD, ou l’ivresse de l’art
Que ce soit sur un matériau de récupération ou sur la toile, Olivier CLAVAUD opte résolument pour le dépaysement, avec des inspirations orientales ou africaines.
Le titre de l’exposition était tout trouvé pour le peintre Olivier CLAVAUD, puisqu’il expose au cagé Saint-Pierre, mais comme le fait remarquer l’artiste, « c’est aussi l’année de la vigne et du vin ».
D’où l’idée de travailler sur des douelles de tonneaux. Un matériau de récupération comme il les aime, de ceux qui ont vécu, qui sont déjà porteurs d’une histoire, « un beau support ». Incisés, sculptés, marqués de la touche picturale d’Olivier CLAVAUD, ces témoins du terroir local prennent des allures magiques de totems africains. Même dépaysement avec les huiles sur toile de l’exposition, l’artiste décline comme un carnet de voyage toutes les influences culturelles de l’Orient et de l’Afrique rapportées de ses voyages. En lumineux aplats, Olivier CLAVAUD irradie la toile de couleurs de feu et de soleil, de terre rouge, de lave sombre où se posent des feuilles d’or, d’infimes collages formant relief. La matière même est scarifiée de signes, symboles (parfois empruntés à l’informatique comme à la calligraphie), d’une écriture à peine griffée qui ne se détecte pas au premier regard. La peinture de CLAVAUD se révèle par strates, offre plusieurs niveaux de lecture, tant par son intensité que par sa subtilité, par sa générosité et la rigueur de la construction, l’opposition et la richesse des couleurs rehaussées de touches nocturnes.
Inspiré par les objets religieux orientaux, comme les moulins à prières, Olivier CLAVAUD les détourne au service de son art, mais pas de mysticisme dans tout cela, simplement une vision plastique et l’expression d’une émotion à partager, à offrir : « C’est pour cela que j’ai du plaisir à exposer dans un bar, il y a une approche différente, ce qui me plairait, c’est d’exposer dans la rue. Quand la toile est finie, elle ne m’appartient plus, je n’ai aucun sens du matériel, rien d’un collectionneur », explique le peintre. En attendant, Olivier CLAVAUD exposera, pour la seconde fois, à l’abbaye de Noirlac les 21,22 et 23 mai prochain.
LE BERRY REPUBLICAIN – 2006
RENCONTRE
Olivier CLAVAUD : Voyages voyages…
Après l’abbaye de Noirlac, le Château d’Eau à Bourges entre autres expositions, Olivier CLAVAUD revient au Saint-Pierre pour une exposition jusqu’au 30 septembre.
L’artiste poursuit son exploration du thème du voyage et même si les périples personnels l’inspirent, comme autant de sensations, d’images mentales en résurgence, c’est bien davantage de mélange de cultures dont il est question dans sa peinture. « Ce que je voudrais exprimer, transmettre au regard de l’autre, c’est une ouverture au monde. Mes toiles sont souvent perçues comme des paysages, mais ce n’est que ce qu’elles suggèrent, parfois à mon insu » dit-il.
Horizons grandioses
Et de fait, la peinture d’Olivier CLAVAUD, huile sur toile, collages, incrustations de feuilles d’or, ouvre des horizons grandioses, à la fois poétique et portés par un vent de liberté. Les tons safranés, les ocres chaleureux, les blancs éblouissants et jusqu’aux bleus somptueux, traités en grands formats, évoquent cette route de la soie « d’où vient notre culture européenne » dans la luxuriance des nuances. Des couleurs qui parlent d’elles-mêmes et que sublime la construction souvent horizontale de la composition. « Je me suis libéré d’un certain symbolisme, la peinture est devenue une sorte d’écriture, un dialogue » dit encore ce fervent de Tapiés.
Comme des illuminations traversées d’un souffle spirituel, la peinture d’Olivier CLAVAUD s’offre comme une aspiration, une respiration de l’esprit, une sensibilité de l’humain.
Marie-José BALLISTA